Un avenir prometteur ?

Les bitcoins sont désormais émis en faisant tourner des ordinateurs spécialisés pour les produire. Ces machines dites de “minage” sont à l’instant en concurrence les unes avec les autres et la difficulté pour les produire est de plus en plus grande, d’où une raréfaction croissante de leur émission. Ceux qui échouent ont investi à perte car ils ne bénéficient pas en d’une avance pour la prochaine émission. Cela se fait avec une consommation électrique croissante à laquelle s’additionnent celle pour produire le matériel de minage et éventuellement celle pour réfrigérer les locaux compte tenu de la chaleur dégagée. De très nombreux articles de presse et rapports ont dénoncé le caractère énergivore de la production par minage électronique des bitcoins. Tous les cryptoactifs ne sont pas énergivores. Le fonctionnement du réseau Bitcoin (et de nombreux autres cryptoactifs, mais pas tous) se base sur ce qu’on appelle la preuve de travail (POW)(Proof of work) pour attribuer les nouveaux bitcoins créés toutes les dix minutes. En s’attachant à la question énergétique, on peut y voir une erreur de conception du bitcoin car une autre technique, la preuve d’enjeu (POS)(Point of sale)( et ses variantes, n’engendre aucune dépense énergétique comparable à celle du bitcoin tout en apportant une sécurité équivalente, ce qui est contesté par les tenants du bitcoin originel. D’autres cryptoactifs (ADA de Cardano par exemple, Binance coin, XRP, etc.) sont fondés sur des protocoles de type POS et pourraient selon certains experts supplanter le bitcoin.
Selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) publié par l’université de Cambridge, la transaction d’un bitcoin a une empreinte carbone équivalente à celle de 735 121 transferts monétaires par Visa; ou encore pour ce qui est de la circulation de l’information, à celle de 55 280 heures de consultation de YouTube. Toujours, selon le CBECI, la consommation annuelle du réseau bitcoin serait en train d’atteindre 128 TWh (terawatt-heure) par an, soit 0,6 % de la consommation mondiale d’électricité (l’équivalent de la consommation d’un pays comme la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou l’Argentine). Une telle donnée est à comparer à l’électricité consommée actuellement par la nouvelle technique des véhicules électriques, beaucoup plus faible avec 80 TWh en 2019, mais pour 7,2 millions de véhicules seulement en circulation. Et des appareils comme ceux produisant l’air conditionné et les ventilateurs à l’empreinte beaucoup plus lourde puisque chaque année ils consomment 2 000 TWh. Certains penseront, sans nul doute, que l’utilité des deux milliards de climatiseurs en fonctionnement dans le monde est supérieure à celle du bitcoin car beaucoup plus d’humains les utilisent pour un besoin ressenti réel. Plus significative est peut-être la comparaison de ces 128 TWh consommés par le bitcoin avec la consommation électrique par Google (12,2 TWh en 2019) et celle par l’ensemble des centres de données dans le monde : environ 200 TWh. D’où vient le coût énergétique du bitcoin qui peut paraître extravagant ? Pour le comprendre, il faut comparer non seulement le coût de circulation de chaque unité, monétaire et de bitcoin, mais inclure aussi, comme on l’a indiqué, celui de l’émission de chaque unité.
L’un des arguments de base du Bitcoin est qu’il s’agit d’une monnaie qui n’est pas influencée par les décisions des banques centrales ou des gouvernements. En effet, la politique monétaire des banques centrales et l’endettement des gouvernements peuvent faire perdre de la valeur aux monnaies nationales, notamment par le biais de l’inflation de la masse monétaire.
Mais ce n’est pas le cas pour le Bitcoin. Il n’est en effet contrôlé par aucune banque centrale. De plus, sa quantité est finie. Cela signifie que le code du Bitcoin ne permettra jamais que plus de 21 millions de Bitcoins soient créés.
Or, la pandémie de covid-19 a largement mis en lumière cet avantage du Bitcoin. Les gouvernements se sont massivement endettés pour soutenir l’économie face aux ravages du coronavirus.
Ce qui a fait le succès du bitcoin ? la spéculation ou la recherche d’un actif réserve de valeur, en constitue aussi paradoxalement la limite principale. En effet, la spéculation induit une variation très forte de son cours à la hausse comme à la baisse (on parle de volatilité) qui rend extrêmement difficile son usage comme mode de règlement puisque sa valeur fluctue constamment. De même, un actif réserve de valeur est destiné à être conservé dans une perspective de moyen/long terme et non à être utilisé pour régler des achats. Ainsi, le bitcoin ne peut prétendre jouer un rôle de concurrent aux monnaies légales (euro, dollar, …) comme unité de compte ou intermédiaire des échanges si ce n’est de façon marginale. Il ne représente en effet qu’environ 0,3% du volume des transactions en zone euro et à peine 1% des paiements réalisés par Visa et Mastercard aux États-Unis. Le bitcoin est devenu, de fait, essentiellement un actif financier dont certaines caractéristiques ne sont pas sans rappeler celles de l’or : il ne génère pas de revenus, les réserves mondiales sont limitées et sa production est faible, son cours évolue au gré des variations de la demande, il peut être recherché comme réserve de valeur dans une perspective de long terme.
Conclusion
Pour conclure nous pouvons dire que les cryptomonnaies peuvent promettre à un avenir prometteur, mais hélas pas pour le Bitcoin, le fait qu'il soit trés spéculatif, trés polluants et a une quantité finie font que le Bitcoin n'est pas la meilleur cryptomonnaies, mais elle a permis la création et l'expansion de toutes les autres, certaines pouvant être trés prometteuse ce qui la rend non négligeable.