Ses conséquences écologiques
Faire deux transactions en Bitcoin reviendrait à jeter un iPad à la poubelle, estime une récente étude qui évalue la quantité de déchets électroniques de la reine des cryptomonnaies. L'occasion de revenir sur les chiffres qui décortiquent son impact environnemental./
Faire deux transactions en Bitcoin, ou jeter un iPad
En 2020, les transactions en Bitcoin ont généré 30 700 tonnes de déchets électroniques,
soit autant que les Pays-Bas. Et une transaction produirait environ 270 grammes de déchets, soit le poids
de deux iPhone 12 mini ou d’un demi-iPad.
C’est l'intéressant calcul que propose une récente étude publiée dans la revue scientifique
Resources,
Conservation and Recycling. Jusqu’à présent, les analyses traitant de l’effet du Bitcoin sur l’environnement
se focalisaient sur sa consommation énergétique. Or, en matière de numérique, c'est surtout l'utilisation de matériaux électroniques
qui pèse
le plus dans le bilan environnemental.
Les coupables ? Les puces électroniques, baptisées Asic, utilisées pour le minage de Bitcoin, c’est-à-dire les
calculs informatiques qui permettent de valider les transactions. Leur durée de vie selon les chercheurs : 1,3
année ! Les mineurs doivent donc en changer constamment pour bénéficier des dernières versions et être le plus
efficaces possibles. Problème : les « vieilles » puces ne peuvent pas être réutilisées pour autre chose que le
minage, pointent les auteurs de l’étude.
Cette étude ne fait toutefois pas l’unanimité. Certains observateurs (et défenseurs du Bitcoin) arguent que la
longévité des équipements est en réalité plus importante que celle avancée par les auteurs. Par ailleurs,
Alex de Vries, l’un des auteurs de l’étude (et créateur du site de statistiques sur le Bitcoin Digiconomist,
fréquemment cité dans la presse) est un salarié de la Banque centrale néerlandaise, ce qui selon Bitcoin
Magazine constitue un biais notable.
Le Bitcoin consomme plus d’énergie que les Philippines
Selon le site EconomicTimes, si le Bitcoin était un pays, il serait le 34ème à consommer le plus d’énergie avec 100,5 TWh en un an, juste derrière les Pays-Bas, et devant les Philippines, la Finlande, le Chili et la Belgique.
En 2020, le minage de Bitcoin chinois était alimenté par du charbon à 40 %.
C’est l’estimation de chercheurs chinois dont l’étude a été publiée dans Nature Communication en avril 2021. Selon ces chercheurs, les émissions de carbone liées au processus de « minage » de la cryptomonnaie pourraient atteindre 130 millions de tonnes en 2024 en Chine. Soit l’équivalent des émissions de CO2 annuelles de la République Tchèque. De quoi sérieusement enrayer l'objectif de neutralité carbone du pays. A ce titre, l’impact environnemental est l’une des raisons invoquées par Pékin pour justifier le durcissement de sa politique envers les cryptomonnaies et l'interdiction du minage dans certaines régions.