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Pour parler des titres spéculatifs, il faut tout d’abord établir qu’est-ce qu’un titre spéculatif. Pour cela, nous allons définir au préalable ce qu’est la spéculation.
Qu’est ce que la spéculation ?
Le concept de spéculation est encore très débattu. Étymologiquement, c’est une opération qui consiste à acheter un bien en vue de réaliser un bénéfice de sa revente ultérieure. Toutefois, dans le langage courant, cela s’apparente plutôt à un profit à court terme et à un gain rapide. Nous allons donc considérer que le la spéculation englobera les gains à court et long termes afin de répondre plus simplement à cette question.
Il existe 3 grandes classes d’actifs :
Les obligations, qui sont des dettes, est le type d’actif le plus représenté dans le monde. Les obligations sont notées par des lettres de la moins risquée à la plus risquée, comme nous pouvons le voir sur le tableau ci-contre, qui représente le classement établi par l’entreprise Standard & Poor's. Ce tableau est un classement par risques des obligations. Plus la note du débiteur est basse, plus le taux d’intérêt de l’obligation demandé par le créditeur est élevé.
Nous pouvons voir que, d’après ce tableau, les obligations définies comme “spéculatives” se trouvent à partir du niveau BB+. Plus le niveau descendra, plus il sera considéré comme spéculatif. En dessous de CCC, le risque est tel que peu d’investisseurs leurs accordent de la confiance.
Signification de la note | Standard & Poor's |
Première qualité | AAA |
Haute qualité | AA+ |
AA | |
AA- | |
Qualité moyenne supérieur | A+ |
A | |
A- | |
Qualité moyenne inférieur | BBB+ |
BBB | |
BBB | |
Spéculatif | BB+ |
BB | |
BB- | |
Très spéculatif | B+ |
B | |
B- | |
Risque élevé | CCC+ |
Ultra spéculatif | CCC |
Les actions sont des parts de sociétés commerciales. Elles n’ont pas de classement définissant leur “risque” comme pour les obligations, mais il existe des indices comme le S&P500, créé par Standard & Poor’s. Cet indice représente les 500 plus grandes sociétés commerciales américaines cotées en bourse. Il existe aussi l’indice du CAC40 pour la France, qui représente les 40 plus grandes sociétés commerciales françaises. Elles peuvent aussi être classées par secteur comme le Nasdaq, représentant le secteur de la Tech.
Attention, ces indices ne garantissent en aucun cas la qualité des sociétés commerciales qui en font parties. Cependant, ces indices démontrent d’une certaine qualité de la part des sociétés commerciales.
Les produits dérivés sont les actifs les plus compliqués à décrire parce qu’ils peuvent prendre presque toutes les formes : autant obligation qu’action, ou les deux. D’un point de vue schématique, nous pouvons dire que les produits dérivés se situent entre les obligations et les actions. Le schéma ci-dessous l’explique.
Qu’en est-il du Bitcoin ?
La spéculation peut donc s’effectuer sur ces trois types d’actifs. Mais qu’en est-il du Bitcoin ? Dans quelle catégorie se trouve-t-il ?
- Le Bitcoin n’est pas une obligation dans le sens qu’il ne verse pas de l’argent à des périodes fixes.
- Le Bitcoin n’est pas une ou plusieurs actions car il n’est pas une société commerciale.
- Le Bitcoin ne peut pas être un produit dérivé car il ne remplit pas les conditions nécessaires ne ressemblant aucunement à une obligation ou une action.
Le Bitcoin fait parti d’une autre catégorie comme son nom l’indique : les monnaies. Malgré tout, en classant le Bitcoin dans cette catégorie, un problème se pose. La définition économique d’une monnaie est la suivante : c’est un instrument qui sert à effectuer des échanges, et non un actif financier. Autrement dit, avec une monnaie, nous sommes sensés acheter des actifs financiers et non pour s’en servir pour générer un profit. Cet état de fait est renforcé par l’existence des banques centrales dont le rôle est de limiter la fluctuation des monnaies, c’est à dire de les rendre stables.
Le Bitcoin ne suit donc pas cette définition car il est, à l’heure actuelle, en très grande majorité utilisé pour faire du profit et donc spéculer ce qui contribue à entretenir une très grande volatilité, comme nous pouvons le voir à son cours, empêchant ainsi de faire des transactions à but “non lucratif”. Aujourd’hui la France traite légalement le Bitcoin et les cryptomonnaies comme des actions et applique les même taxes, à hauteur de 30% dés un retraits supérieur à 300€ par an.
Le Bitcoin n’est pas forcément voué à devenir stable, comme expliqué dans dans cet article. Le nombre de Bitcoin est limité à 21 millions, le rendant d’autant plus volatile car cela augmente sa rareté. Le rapprochement entre l’or et le Bitcoin devient donc plutôt évident sachant que l’or est en quantité limitée sur terre.
“Le Bitcoin c’est l’or pour les nerds”
Stephen Colbert, comédien.
Quelle est l’avenir du Bitcoin parmi les titres spéculatifs ?
Le Bitcoin est tout de même en train d’acquérir une position non pas de stabilité, mais une réelle relation entre lui et les autres cryptomonnaies. En effet, aujourd’hui, le Bitcoin est comme un chef d’orchestre pour les autres cryptomonnaies.
Il donne donc une dynamique de marchés aux altcoins, qui vont plus ou moins suivre cette même tendance. Par ailleurs, le Bitcoin évolue en corrélation avec le Nasdaq, voire en total corrélation, pendant de courte ou moyenne période. D’après Nicolas Chéron, stratégiste marchés, le Bitcoin est en en train de prendre une forme similaire à un indice tel que le Nasdaq.
Le Bitcoin est aux altcoins ce qu’est les
indices sont au actions”
Nicolas Chéron, stratégiste marchés.
D’après nous, le Bitcoin n’est donc pas voué à devenir une monnaie stable et ne servira sûrement jamais à faire des échanges de biens ou de services comme le permettent les devises étatiques. Néanmoins, certaines cryptomonnaies comme le Tether ou le DAI, plus couramment appelé stablecoins, sont prévues pour cela et utilisent des technologies liées à la blockchain pour garder un taux de fluctuation très bas.
Publié le 02/02/2022